Premières ambiances automnales. Nuit glaciale, brume et pain-perdu.
Premières neige dans les montagnes de l’Oisans. On avait prévu de dormir sous la tente. Mais les rafales de vent ont cassé un arceau qui a déchiré la toile de tente en plein milieu de la nuit. Heureusement, on avait repéré un petit abri en pierre un peu plus loin. Il nous a abrité pour le reste de la nuit. Avec le vent qui s’infiltre entre les pierres et le claquement incessant de la porte en métal.
Un weekend de novembre. Le massif du Vercors, une cabane dans la neige et des copains.
Un road trip automnal dans le massif du Queyras.
Des randonnées, des lacs de montagne, la frontière italienne, des mélèzes oranges, un fourgon embourbé.
J’ai toujours du mal à m’habituer à l’hiver. Le froid. Les vêtements qu’on empile. La neige qui rend plus difficile l’accès à certains lieux. Les jours qui raccourcissent. La fatigue. J’hiberne toujours un peu à cette période. Le temps pour moi de faire mon deuil de l’été.
J’oscille entre un sentiment de culpabilité de ne pas profiter au maximum de ces paysages hivernaux, et le besoin de laisser à mon corps un peu de repos.
Mon rythme d’exploration est bien moins soutenu que pendant la période estivale pendant laquelle j’accumule les weekends road trips, randonnées et aventures en tout genre, mais ce n’est pas pour autant que ne sors plus du tout de chez moi les weekends. Et j’en profite aussi, pour me balader dans les massifs montagneux au pied de chez moi. Ceux que je délaisse un peu l’été pour aller un peu plus loin. Je découvre et redécouvre. A deux pas de chez moi.
A quelques heures de voiture de chez moi, il existe des lieux tellement facile d’accès et pourtant si dépaysants. C’est le cas de ces lacs, que j’ai découvert pour la première fois en hiver sous une couche de neige si épaisse qu’il était difficile de les deviner. Depuis, je prends plaisir à les découvrir à différentes saisons.
Fin du mois d’octobre 2021. Un nouveau confinement nous pend au nez. Le weekend qui arrive semble être le dernier weekend de liberté avant quelques semaines. Pas de temps à perdre. En route pour deux jours et une nuit en refuge dans la vallée de la Clarée.
Cette vallée est extraordinaire. Encore plus en automne quand les mélèzes arborent leurs couleurs flamboyantes.
Il y a un an, je rencontrais Simon et sa jument Balzane, au milieu des montagnes du Mercantour. Ce weekend nous nous sommes retrouvés pour découvrir le massif des Bauges.
Les monts du Cantal ! La pluie. Le brouillard. Mais aussi ses magnifiques et dépaysants paysages de hautes plaines vertes bosselées. Des fleurs de toutes les couleurs. Les maisons en pierres et leurs toits en lauze. Du fromage. Le calme. Seulement trahit par le tintement des cloches des innombrables vaches.
J’aime aller dormir en refuge. C’est comme s’inviter chez quelqu’un qui habiterait en plein coeur de la montagne. Se déconnecter du monde extérieur. Rencontrer de nouvelles personnes. Profiter de la montagne en fin de journée et au matin. Prendre son temps sans me sentir contrainte par le temps du chemin du retour.
C’est ce que j’ai fait ce weekend de juillet. Seule. Dans le massif de la Vanoise.
Départ du village de Pralognan-la-Vanoise où j’ai passé une première nuit dans le van pour être sur place dès le matin.
Une première halte au lac des vaches pour pic-niquer et attendre le bon timing pour traverser seule les dalles de ce célèbre lac sans faire partie d’une file de touristes.
Je repars en direction du col. Les marmottes sont reines sur le sentier. Et pas farouches.
Au refuge, je choisis mon lit dans le dortoir que l’on m’a attribué. Pose quelques affaires. Le repas sera servit à 19h, ce qui me laisse quelques heures pour m’aventurer un peu plus loin.
Passé le col et le refuge, on a vraiment la sensation de rentrer au coeur du massif de la Vanoise. Une sensation de nature sauvage.
Au repas, je rencontre, Nils, l’australien qui habite à Londres, Laurence et son accent belge qui fait seule le tour des glaciers de la Vanoise, Marc avec qui je passe la soirée à jouer aux échecs et Fabrice qui prends note des détails de ses voyages dans un petit carnet noir.
Le matin, le petit déjeuner est servi à 7h, puis chacun repart de son côté.
Pour moi c’est déjà la fin du weekend.
Pour faire une boucle je redescends par l’autre coté de l’aiguille de la Vanoise. Plus de 1000 mètres de dénivelé négatif qui, avec le manque de sommeil et le sac chargé, me paraissent une éternité.